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PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
LE DIAGNOSTIC PATRIMONIAL
LE PATRIMOINE PAYSAGER
II.1 – LE PATRIMOINE PAYSAGER
II.1.1 - La formation d’un grand paysage.
La formation du paysage spécifique à Saint-Saturnin est le fruit d’un processus
complexe mêlant des processus naturels géologiques longs (montagne de la Serre)
ou plus courts (coulée récente de la Cheire d’Aydat) à des interventions humaines
marquées modelant le territoire : bourgs, faubourgs et hameaux, cultures en terrasses,
infrastructures. Comme dans de nombreuses villes ou villages anciens, le peu de
moyens couplé à la nécessité de se protéger des aléas naturels ou sociétaux ont conduit
les hommes à édifier leur habitat en tirant profit du site et du paysage. Il en résulte des
liens complexes et fragiles entre territoire et éléments bâti.
La montagne de la Serre et les côtes de Chadrat sont issues d’une première coulée de
lave âgée d’environ quatre millions d’années. Les bords de la vallée ayant canalisé
cette coulée ont par la suite disparu, suite à différents processus d’érosion : la coulée,
plus résistante à l’eau du fait de la nature volcanique de ses constituants, se retrouve
désormais en situation dominante dans le paysage.
Un processus similaire d’inversion des reliefs est en cours pour la cheire d’Aydat.
Celle-ci, très récente car âgée de seulement 8000 ans, présente une certaine résistance
à l’érosion. Mais les deux cours d’eau présents vont peu à peu creuser les flancs de
la vallée. La Veyre et la Monne creusent ainsi leurs propres vallons, participant au
processus d’inversion des reliefs à l’œuvre.
Dans les alentours immédiats de la commune cohabitent différents sommets dont la
plupart ont une origine volcanique, plus ou moins récente : Puy de Peyronère, Puy
Giroux, Puy d’Olloix, Puy de Saint-Sandoux. Ces sommets sont assez peu élevés,
établis pour la plupart entre 700 et 1000 mètres.
L’homme a nécessairement, au fil des siècles, impacté mais aussi construit le paysage.
La ville haute de Saint-Saturnin est ainsi établie, pour des raisons défensives, sur un
éperon basaltique émergeant du paysage de la vallée et descendant en pente douce
jusqu’à la vallée - itinéraire emprunté par la rue Noble. C’est une configuration de
site relativement courante que l’on retrouve par exemple, toutes proportions gardées,
à Edimbourgh. Les édifices dont les fonctions sont capitales - église, château -
occupent les positions les plus anciennement investies, c’est à dire les plus élevées
géographiquement parlant. Leurs tours et clochers sont ainsi mis en évidence ; ils
participent de fait à la structuration du paysage alentour.
Chadrat est édifiée sur les flancs de la montagne de la Serre. Celle-ci est le fruit d’un processus de for-
mation géologique appelé «inversion des reliefs.» Le plateau basaltique étant fortement aquifère, une
nappe phréatique de moyenne taille est située à l’intérieur de ce dernier. Il existe de fait de nombreuses
résurgences sur les flancs de la montagne de la Serre, qui forment, par exemple, le ruisseau du Taut.
Source : Coupe géologique issue de la carte ZERMOS, BRGM, 1979.