PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
83
Les deux places, inscrites, sont le coeur historique de la commune. Elles souffrent néanmoins de défauts
récurrents : stationnement omniprésent, fragmentations en sous-espaces qui éclatent l’espace.
LE DIAGNOSTIC PATRIMONIAL
LE PATRIMOINE URBAIN
Les parcelles laissées vides ouvrent alors de belles perspectives sur l’environnement,
et les terrassements des édifices disparus servent désormais de jardins ou de parkings.
- Côté nord sont bâtis des édifices plus imposants, les parcelles étant plus spacieuses.
Le côté nord présente ainsi une alternance de grandes demeures en retrait, et d’édifices
à pignon sur rue, qui sont pour la plupart des ailes en retour ou des annexes aux corps
de logis bâtis en retrait. Ces demeures de qualité sont précédées de jardinets ou de
cours, parfois établis en surplomb de la rue, et séparées de cette dernière par un haut
mur ou un soutènement. On cherche en effet à se protéger du bruit et du regard des
passants, ainsi, les murs, soutènements, portails, vantaux de portes charretières ou
cochères sont des composantes essentielles de l’atmosphère de la rue, en même temps
que des composantes inhérentes à la demeure de qualité des XVI et XVII° siècles.
Avant le percement de la rue Centrale en contrebas, cette rue était commerçante, comme
peuvent en témoigner plusieurs arcades percées dans les soutènements de terrasses de
certaines demeures. Certains de ces locaux fermés abritaient également des citernes.
Place de l’Ormeau et place de l’Eglise
La partie la plus haute de l’éperon, sur laquelle sont implantés église et château, est le
cœur de Saint-Saturnin. Celui-ci est bicéphale, car représenté par la dualité place de
l’Ormeau-place de l’église. Elles sont aujourd’hui couvertes par un «site inscrit.»
Si la place de l’Ormeau semble le centre du pouvoir temporel, car dominé par le château
seigneurial, la place de l’église demeure le centre d’un pouvoir spirituel. Chacune des
places semble ainsi placée sous l’autorité d’un pouvoir aux temporalités différentes. En
revanche, la place de l’église est probablement l’un des anciens centres économiques
de la ville. Celle-ci est en effet entourée d’édifices de qualité, dont un certain nombre
accueillait des activités artisanales ou commerciales en rez-de-chaussée. La place
accueillait aussi une division du marché. C’est aussi sur cette place, au n°4, que fut
implantée la première mairie avant que les actuels bâtiments ne soient construits. En
revanche, il n’est pas certain que cette place fut plantée avant le XIX° siècle.
La place de l’Ormeau est dominée par le château royal ; et sert ainsi de parvis et de
glacis. Elle présente un contour plus lâche et moins bien défini que la place de l’église.
En revanche, la fontaine Renaissance édifiée vers 1500 marque une centralité dont ne
dispose pas la place de l’église. L’emplacement de l’unique fontaine du bourg, face au
château, rappelle également subtilement aux habitants qu’ils demeurent placés sous
l’autorité du suzerain. Les deux places s’inscrivent donc, chacune à leur manière, dans
la vie quotidienne des habitants du bourg.