PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
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LE DIAGNOSTIC PATRIMONIAL
LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL
En haut, quatre fenêtres traditionnelles (encadrement en harpage, qualité et découpage des menuiseries).
En bas, l’enduit régularise l’encadrement de la fenêtre. A droite, on voit d’ailleurs apparaître,
par transparence, la volumétrie complète des pierres.
Le XVIIIème siècle voit l’apparition des fenêtres à grands carreaux, d’environ 40x40
cm. Elles se généralisent à partir de 1750. Les volets, dès cette époque, sont déplacés à
l’extérieur des fenêtres, on les appelle alors contrevents ou persiennes.
Bien sûr, la diffusion des innovations est lente ; par exemple à Lyon on introduira les
croisées de bois vers 1700 tandis qu’on les supprimait déjà en d’autres lieux plus proches
des foyers culturels (Paris, Nord de l’Europe). Il est très probable que Saint-Saturnin
présente également un important retard vis à vis des innovations architecturales, celles-
ci se diffusant lentement du fait de l’important conservatisme du secteur du bâtiment.
Les encadrements se simplifient, les décors moulurés disparaissant progressivement au
cours des XVI et XVIIème siècles. Les arcs cèdent la place à des linteaux droits, bien
que des linteaux cintrés soient présents de manière ponctuelle, notamment durant le
règne de Louis XV, sous l’influence du style Rocaille. On retrouve ces linteaux cintrés
au XIXème siècle, par mimétisme, mais ceux-ci demeurent peu communs.
Les baies et menuiseries des XVIIIème et XIXème siècles
La
fenêtre
du XVIIIème , qui se répand principalement au début du XIXème siècle
dans toute la France, est un modèle très présent dans le paysage local. La fenêtre
commune est orientée verticalement, plus haute que large. Elle dispose de six à huit
carreaux d’environ 40 à 50cm de côté, chacun d’entre eux faisant la largeur d’un battant
de fenêtre. Des petits bois assurent la rigidité de la menuiserie tout en séparant les
carreaux. Les volets sont extérieurs (ce sont alors des contrevents) pleins ou persiennés
et sont peints. Les persiennes sont dotées de ferrures formant un «U» caractéristique.
Les persiennes remplacent progressivement les volets (intérieurs). Elles peuvent
être ou non à compartiments (deux ou trois compartiments par contrevent). Au rez-
de-chaussée, le ou les compartiments inférieurs la persienne seront pleins, pour des
raisons de sureté. Aux étages, tous les compartiments sont habituellement persiennés
(voir photos page 111 et 112).
Les encadrements de fenêtres se sont simplifiés avec le temps. Les arcs ont disparu dès le
XVIIème siècle, remplacés par des linteaux épais droits. Les jambages de l’encadrement
sont constitués de pierres de taille formant chaînage (motif en «harpage»). Dans les
constructions soignées, l’enduit vient habituellement cacher ce chaînage et régulariser
l’épaisseur de l’encadrement. Un appui débordant, massif, complète l’encadrement.
Ce dernier demeure assez simple. Certains disposent d’un raffinement supplémentaire,
sous forme d’une feuillure taillée permettant aux contrevents de se rabattre sans
déborder du nu de la façade. Ces feuillures sont également plaisantes à l’œil.