PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
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LE DIAGNOSTIC PATRIMONIAL
LE PATRIMOINE URBAIN
Les fonctions des éléments bâtis sont également assez différenciées : demeures aisées
ou non dans le bourg, éléments du pouvoir local, temporel ou spirituel. Dans les
faubourgs l’habitat est également majoritaire, mais le bâti en lien avec l’économie
est bien plus représenté : balance et pesée, travail, granges. En revanche, le bourg
n’ayant pu accueillir de grandes maisons dotées de parcs, celles-ci sont situées dans les
faubourgs. Elles remontent probablement à une époque ou Saint-Saturnin n’avait déjà
plus d’intérêt stratégique, les défenses devenant de facto obsolètes.
Les faubourgs situés dans la Cheire fonctionnent en réseau : les voiries sont triangulées,
car non contraintes par la géographie. La densité est plus faible et les espaces bâtis
concentrés autour de lieux de vie, usuellement des places. Une part importante est
laissée aux «espaces verts» ; qu’ils soit dédiés à l’agriculture vivrière, aux loisirs ou
en friche.
II.2.2 - Une structure polynucléaire
Les habitations à Saint-Saturnin sont souvent groupées autour de places ou des rues
faisant lien entre ces places, cela étant d’autant plus marqué dans les anciens faubourgs.
Le réseau viaire du village est ainsi polynucléaire ; les places se comportant comme
des centralités génératrices d’urbanisation : place de l’Ormeau, place de l’Eglise, place
du Huit mai, place du Marché, place d’Issac.
Les «centres de gravité» du bourg de Saint-Saturnin sont matérialisés par ces places.
La plupart des rues du bourg relient ces places entre elles. Mais il existe de nombreux
autres centres de gravité sur la commune : les hameaux de Pagnat, Vocan, Chadrat,
Varennes... De fait les autres rues assurent une communication avec les hameaux ou
autres bourgs extérieurs à la commune (ou avec Chadrat). Quelques rues assurent
une fonction de desserte de terrains agricoles. Le réseau viaire étant toutefois peu
développé, ces dessertes sont peu nombreuses. Par ailleurs, très peu de rues ont pour
simple usage la desserte d’habitations (peu d’impasses par exemple). Il semble qu’à
Saint-Saturnin, le long linéaire offert par les places et le réseau de voiries ait suffi aux
habitants, qui se sont alors contentés de construire le long des voiries générées par
l’usage et l’habitude des habitants, sans en tracer de nouvelles spécifiquement dédiées
à la desserte d’habitations. Le réseau urbain, issu d’un processus spontané, est ainsi
simple et lisible.
De fait, les tracés anciens, pérennisés par l’édification de bâtiments sur leurs flancs,
matérialisent encore aujourd’hui les anciennes centralités de la commune. Ceci est
d’autant plus intéressant que ces centralités peuvent avoir disparu (Pagnat) ou être
passées au second plan (Vocan).