PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
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LE DIAGNOSTIC PATRIMONIAL
LE PATRIMOINE URBAIN
Les rues de Chadrat sont diverses. Les alignements sont courts, les décrochements nombreux : le rythme
urbain est donc particulièrement soutenu, découpé en de nombreuses séquences.
Il découle de ces caractéristiques un front bâti certain, mais très irrégulier, percé de
nombreuses allées menant à des cours, animé de décrochements, l’ensemble semblant
assez insaisissable et labyrinthique. En d’autres termes, la surface de «contact» entre
extérieur des édifices et espace public ou semi-public semble maximisée.
Par ailleurs, les villes à «interface maximisé» sont souvent basées sur des géométries
fractales, c’est à dire des géométries basées sur des motifs que l’on retrouve
successivement à plusieurs échelles d’étude ; comme par exemple un dessin de trame
viaire d’un quartier dont on retrouverait les principes dans l’organisation d’un îlot,
d’un appartement, voire de la ville elle-même. Or il semble possible de voir dans
l’organisation d’un îlot bâti (à Chadrat, une ou plusieurs cours à caractère fermé,
entourées par du bâti) la répétition de l’organisation même du bourg. (une ou deux
places principales, fortement closes par des massifs bâtis irréguliers...)
La rue de Guzette, tracée au XIX°, présente une logique de bâti en rupture avec le reste
du bourg. Les édifices, pour la plupart liés aux exploitations agricoles, ne sont pas
mitoyens mais isolés. Ils ménagent d’intéressantes fenêtres paysagères vers le vallon
du Taut, situé en contrebas. C’est par ailleurs sur cette rue qu’a été implantée l’école,
le lavoir...
La préservation de ces caractéristiques urbaines du bourg semble toutefois délicat à
encadrer au moyen de règles puisqu’on peut supposer que c’est leur absence même qui
a conduit à la génération de ces formes particulières. En revanche il est possible de
favoriser la réhabilitation ou reconversion des édifices existants ou la reconstruction
d’édifices neufs sur des parcelles autrefois bâties, dans le respect du caractère
architectural du lieu (tuiles, toiture double pan, un étage, bâti mitoyen...)
Le caractère compact du village par lui-même est une caractéristique indéniable et de
plus à forte qualité paysagère. Il convient en conséquence d’éviter toute édification
de bâtiment isolé. Le propre de ces bâtiments étant de disposer d’un jardin, la
revitalisation du centre-bourg de Chadrat, en cours, peut peut-être être pérennisée par
la mise à disposition de terrains à proximité du bourg, et pouvant faire office de jardins,
à l’image de ceux situés rue des Verdiers.
Il semble également délicat de prolonger l’urbanisation du bourg en direction de
Nadaillat, du fait de la grande visibilité dans le grand paysage des édifices bâtis sur le
plateau agricole du bourg.
Les espaces publics de Chadrat demeurent rares et exigus. Ils sont pour la plupart la
résultante de travaux menés au XIXème siècle, dans d’autres cas - à l’image de la