PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
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La terre cuite
L’utilisation des propriétés de la terre cuite est connue au moins depuis le IIIe millénaire
avant JC en extrême Orient. C’est une technique bien connue et maîtrisée des grecs et
des étrusques qui fera son apparition sur notre sol au cours de la domination romaine
sur la Gaule. Il s’agit en réalité de terres argileuse mélangées à de la silice, séchées,
puis cuites à des températures comprises entre 800 et 1100°C.
La terre cuite acquiert au cours de sa cuisson une structure poreuse lui donnant la
capacité d’être un excellent isolant thermique tout en lui permettant d’évacuer
naturellement l’humidité. Très dure elle peut résister à la compression ainsi qu’aux très
hautes températures (Cf. briques réfractaires), ce qui la rend idéale pour la réalisation
de toutes les structures soumises au feu (cheminées, hauts-fourneaux, fours etc.)
La terre cuite est un matériau traditionnel de la plaine de Limagne où les tuileries se
sont notamment bien développées grâce à la présence abondante de matière première
(argile). On la trouve principalement sous forme de tuiles creuses, mécaniques plates,
de petites briques et de carreaux de sol (tommettes.) Sa couleur peut varier, en fonction
de la nature du sol argileux utilisé, ainsi que de sa température et durée de cuisson, du
paille au brun-rouge.
Dans la moitié sud de la France la terre cuite est le matériau de prédilection des
couvertures toutes époques confondues. Ce sont ses variations de couleur qui
donnent tout le charme des paysages de toitures de nos villes et de nos campagnes.
L’industrialisation de sa production permettra à la brique d’acquérir progressivement
de nouveaux usages, notamment en temps que matériau de base destiné à l’édification
des édifices, mais cet usage de la brique ne se développera pas à Saint-Saturnin, du fait
de l’abondance naturelle de la pierre.
En restauration, la terre cuite est un matériau très pratique car elle est relativement
compatible avec les autres matériaux traditionnels notamment avec la pierre et le pisé.
En effet, son comportement hygrométrique est proche de celui de la pierre. Elle a
également l’avantage de pouvoir être combinée très facilement avec les matériaux
récents du type béton, ciment et acier.
En raison de l’abondance de matière première, de ses qualités thermiques intéressantes
et de son impact faible sur l’environnement (si elle n’est pas biodégradable, elle est
en revanche inerte pour la nature), la terre cuite est un matériau d’avenir au regard du
développement durable et peut trouver de nombreuses applications dans l’architecture
contemporaine.
LE DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL
BATI ET ENERGIES
La terre cuite est très présente sur le territoire, car couramment utilisée : encadrements de fenêtres, cor-
niches, tuiles de rives, tuiles. Le caractère peu noble la réserve surtout aux édifices agricoles.