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PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016

Différents enduits couvrants (haut à gauche) ou à pierre vue (en haut à droite.) Les édifices non enduits

(en bas) sont également très présents, les joints doivent alors être généreusement dimentionnés.

Les enduits traditionnels à la chaux

Les enduits protègent les pierres constituant les murs des agressions du climat extérieur,

et notamment de la pluie, les aidant ainsi contre le gel. Ils ont également un rôle de

régulation thermique, diminuant sans les stopper les échanges d’air entre intérieur et

extérieur de l’édifice, atténuant notamment les ponts thermiques. Les maçonneries de

moellons devraient être enduites, notamment à Saint-Saturnin, qui, bien que les pierres

usitées soient peu gélives, est soumis à des hivers assez froids.

Les enduits traditionnels à la chaux sont constitués d’un agrégat (un sable local), d’un

liant (la chaux naturelle aérienne ou hydraulique) et d’eau en proportion variable

suivant les résultats attendus. Ils doivent être mis en œuvre dans les «règles de l’art»,

en trois couches successives avec une granulométrie du sable décroissante de la

première à la troisième. La première couche, le gobetis, est une couche d’accroche qui

a pour fonction d’atténuer les irrégularités de la pierre. La seconde, le corps d’enduit,

plus plastique, est une couche épaisse qui constitue la masse principale de l’enduit.

La troisième, très fine est une couche de finition parfois confondue avec le badigeon

(enduit très liquide et très fin pouvant être pigmenté) qui donne sa couleur finale à

l’enduit.

En fonction de la qualité des pierres constituant la maçonnerie et de leur mise en

œuvre, ces enduits peuvent être plus ou moins couvrants. On parle alors de simple

rejointoiement, d’enduit à pierre vue, d’enduit beurré ou d’enduit couvrant.

Une fois réalisé, l’enduit peut être recouvert d’un badigeon ou d’un lait de chaux

(chaux diluée dans l’eau) ou encore être le support d’un décor peint. Traditionnellement

l’enduit n’est pas pigmenté, c’est la couleur naturelle du sable utilisé qui va lui donner

sa teinte.

Lors de travaux de restauration, il est important de réappliquer aux maçonneries

existantes l’enduit adapté à leur structure, ceci dans le but de préserver durablement

la construction. Sur les éléments maçonnés traditionnels (pierre, pisé, mâchefer) les

enduits devront être réalisés à base de chaux naturelle, permettant ainsi les transferts

hygrométriques entre la structure et l’environnement extérieur. L’utilisation de produits

à base de ciment est ici à proscrire, de même que les enduits « prêts à l’emploi » où la

teneur en chaux est bien souvent trop réduite, ce qui entraîne rapidement des désordres

sur l’édifice du fait de l’accumulation excessive d’humidité dans les murs.

Rappelons également que la comme de Saint-Saturnin, qui dispose de roches calcaires,

produisait sa propre chaux jusqu’au début du XX° siècle.

LE DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL

BATI ET ENERGIES