PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016
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LE SITE DE SAINT-SATURNIN
HISTOIRE ET EVOLUTION DE LA COMMUNE
derniers ayant préalablement trempé durant 48 heures, on dispose de la cendre sur
un drap tendu (charrier) sur le cuvier. On y verse ensuite une eau portée à ébullition,
qui traverse cendres, charrier, draps. L’eau est recueillie et l’opération répétée durant
plusieurs heures. Le linge est ainsi bouilli. Puis les draps sont portés au lavoir, savonnés
et rincés.
Ces jours de lessive se faisaient souvent collectivement, la plupart des femmes
s’entraidant afin de gagner en efficacité et de ménager leur peine. Pour autant, ces
lessives restaient de véritables «corvées» ; les brûlures n’étant pas rares et la fatigue
générée bien réelle.
Ces lessives traditionnelles disparurent progressivement à Saint-Saturnin dans les
années 30, 40 et 50, du fait de la diffusion de machines à laver mécaniques puis
électriques, des ménages les plus aisés aux plus modestes.
Les veillées
Les veillées sont des réunions de quartier, se déroulant régulièrement, et contribuant à
la formation d’importants liens sociaux et sociétaux.
«Elles se faisaient, par quartiers, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre dans l’écurie ou
les communs. En arrivant, on accrochait sa lampe à pétrole à l’entrée. Les hommes
jouaient aux cartes, les femmes tricotaient, les plus âgées filaient ; on répétait les
histoires drôles devant un auditoire bon public, et on commentait les nouvelles,
communiquées par celui qui pouvait acheter le journal : «le Moniteur» ou «l’Avenir du
plateau central» - article de luxe pour la plupart.»
Les commerces
Il y avait dans le bourg de nombreux commerces et services, couvrant l’essentiel des
besoins de la vie quotidienne de l’époque, y compris le divertissement : les «bistrots»,
fréquentés pour l’essentiel par des hommes.
Les épiceries, nombreuses, vendaient les produits ne pouvant pas être fabriqués
localement : riz, sel, sucre, harengs, beurre, pétrole, boutons, laine, rubans... Certains
de ces produits étaient luxueux, à l’image du sucre ou des rubans. Le beurre étant
réservé aux personnes les plus aisées, on le remplaçait dans les fermes par de la
graisse animale. On trouvait également les métiers traditionnels liés de près ou de loin
à l’animal ou aux activités agricoles : boucher, maréchal-ferrant, charron, sabotier,
menuisier, mais aussi un coiffeur à mi-temps, dès 1900.
Scènes de la vie quotidienne : Saturninoises faisant leur lessive au lavoir de la Freydière ;
les villageois apportant leur pâte à pain au boulanger, pour la cuisson.