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PUY-DE-DÔME | SAINT-SATURNIN | A.V.A.P. | Diagnostic | Octobre 2016

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LE DIAGNOSTIC PATRIMONIAL

LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL

Le paysage est fortement structuré par le travail de l’homme. Ici, des terrasses dédiées à la culture de la

vigne, et quelques cabanes de vignerons ou bergers. La photo date des années 1960.

au XVI° siècle, date à partir de laquelle les colombiers à plan carré commencent à

s’imposer.

La possession d’un colombier est traditionnellement l’apanage des familles nobles,

notamment parce que ceux-ci ont la responsabilité des postes et messageries, qui

utilisent de nombreux pigeons voyageurs. Seules ces familles sont ainsi supposées

pouvoir récolter les produits liés à l’élevage des oiseaux : la colombine, engrais naturel

très prisé, ou le pigeon lui même, dont la chair est réputée fine.

Il semble toutefois que cette exclusivité n’est pas partout pareillement respectée, en

Auvergne notamment. A partir de la Renaissance, période durant laquelle le pouvoir

féodal des grands seigneurs s’atténue, des particuliers sont autorisés à élever des

oiseaux pour leur compte. De fait, certains colombiers semblent être l’expression de la

puissance seigneuriale - notamment, à Saint-Saturnin, les éléments inscrits au titre des

Monuments Historiques - d’autres, situés dans un environnement plus urbain (tourelles

d’angles de maisons bourgeoises par exemple) sont probablement le fruit d’initiatives

personnelles, et tolérés.

La colombine était très appréciée des agriculteurs cultivant le chanvre et la vigne,

cultures très exigeantes en termes d’apports nutritifs. Cela explique la présence de

nombreux colombiers sur la commune, au delà des seuls besoins liés aux messageries.

Le recul du chanvre au profit du lin et du coton, le remplacement de la colombine par

les premiers engrais artificiels entraînèrent l’obsolescence de la colombine - et donc

des colombiers - dès la fin du XIX° siècle.

II.3.6 - L’entretien du paysage.

Cabanes ou «courtas»

Les surplus de pierres amassées lors de la mise en culture des différents champs étaient

régulièrement affectés à la construction de cabanes et cabanons appelés «courtas».

Ces petits édifices, parfois intégrés à un mur de soutènement, parfois indépendants et

disposant d’une toiture propre, sont destinés à abriter le travailleur - berger, vigneron

- ou son matériel, à lui fournir de l’ombre en été, à l’abriter de la pluie... Les entrées

de ces cabanes sont pour la plupart orientées à l’est, afin que leurs occupants soient

protégés des vents d’ouest, dominants.

Pour la plupart inutilisés donc menacés, ces éléments (80 sur la commune) du petit

patrimoine agricole font partie intégrante des territoires autrefois pastoraux. Ils sont

donc à protéger.